Voici la réponse écrite de Franck Vezilier suite à notre lettre ouverte :
le 04/06/2017 :
Adjoint au Maire de la commune de Perthes-en-Gâtinais, j’assiste depuis 2 ans à la mise en œuvre de la réforme territoriale, entre autre des lois NOTRE et MAPTAM, souvent contre l’avis des représentants locaux et des populations concernées. Nous constatons un déni de démocratie entraînant peu à peu le démantèlement de nos communautés de communes à taille humaine.
Quelles sont les conséquences à venir pour les populations ?
Une augmentation des impôts locaux, une hausse du prix de l’eau, une obligation de construction importante de logements sociaux sans contrôle des élus locaux, une disparition progressive des services de proximité assurés jusqu’alors par les communes elles-mêmes, etc….
Ce combat que je mène concerne aussi les villes comme les villages afin de les préserver d’une absorption dans des agglomérations encore plus importantes de 200 000 à 500 000 habitants.
Nous sommes face à un vrai choix de société : Le gigantisme impersonnel ou la démocratie de proximité.
Et seuls les députés peuvent intervenir sur ces lois.
Concernant le commerce, il est impacté par ce choix de société. Le gigantisme, le développement des grandes surfaces ne va pas dans le bon sens.
« Il n’y a pas de commerce en forme quand la ville est malade, et il n’y a pas de ville en forme quand le commerce est malade »
Les commerces de proximité jouent un rôle fondamental dans l’animation d’une ville.
Ils participent au lien social, offrent une opportunité de développement économique et de création d’emplois, et répondent aux difficultés liées au vieillissement de la population.
Un député doit être attaché à son territoire et travailler des acteurs locaux pour proposer des lois concrètes.
Elu local dans une ville de 10 000 habitants puis d’un village de 2 000 habitants j’ai pu travailler avec les commerçants pour développer le commerce de proximité, qui assure la qualité, les circuits courts et le lien social. Nous avons réussi à Perthes à conserver et à recréer des commerces.
Mais quelles sont les actions que nous pouvons mettre en place ?
Un commerce se porte bien si :
L’emplacement est visible
Proche des axes routiers
Il faut une proximité avec les transports en commun et surtout un lien avec les villes et villages voisins pour faciliter l’accès à la ville centre.
Des espaces entretenus
Une sécurité assurée
Il faut des conditions locatives adaptées. LIMITATION DES LOYERS COMMERCIAUX.
Des assistances de financement pour les jeunes commerçants et un travail sur la mise à disposition.
Il est important sur l’agglomération de travailler sur un centre « cœur de ville » qui peut avoir la spécification commerciale.
Une moyenne surface en cœur de ville qui attire et un développement du commerce traditionnel de qualité autour. Avec des parkings accessibles et gratuits plus longtemps.
En parallèle, il faut une loi pour limiter les grandes surfaces en périphérie. Nous devons redonner au cœur de ville, la vie commerçante, la vie de rencontre et de proximité.
Pour travailler avec les nouvelles technologies, il peut y avoir un développement d’un système de commandes centralisées chez les commerçants avec un point de livraison drive spécifique.
Les habitants peuvent commander chez les commerçants et venir chercher les achats dans un local donné.
Voilà des pistes de travail, cependant pour faire avancer les lois, nous devons sur le terrain nous inspirer des rencontres avec les commerçants et ne pas subir les lobbyings des grands groupes.